Le Suédois Torbjörn Blomdahl, qui n'avait pas remporté d'épreuve de Coupe du monde depuis 4 ans, se rappelle au bon souvenir de tous en battant en finale à Suwon le Coréen Cho Jae-Ho en 3 sets. Après avoir souffert en demi-finale face au Français Jérémy Bury dans un match très âpre et peu enthousiasmant pour le public, Blomdahl a laissé au vestiaire tout calcul tactique pour livrer en finale une partie d'une belle fraîcheur face à Cho, grand favori du public coréen. C'est la 52ème victoire de Blomdahl en Coupe du monde depuis 1987, un immense palmarès...
16ème joueur mondial avant cette étape, Cho Jae-Ho croyait bien après son superbe parcours, vaincre le signe indien empêchant depuis quelques années un Coréen de triompher sur ses terres. Hélas pour Cho, un Blomdahl plus qu'expérimenté prenait le Coréen à son propre jeu, basé sur la rapidité et la spontanéité, pour priver son adversaire de la plus haute marche du podium. Malgré cette seconde place, Cho fait son entrée à la 11ème place du ranking mondial.
Quelques observations non exhaustives dans cette 3ème étape de la Coupe du monde :
Les plus ↑
- Torbjörn Blomdahl : le Suédois qui semblait lassé d'une très longue vie à parcourir le monde dans les World Cups, s'est soudain remotivé et s'est offert un immense plaisir à disputer une finale qui bien qu'expéditive, a ravi spectateurs et internautes. Bravo au maître du 3 bandes moderne, il a encore de quoi nous émerveiller dans les années à venir.
- Les Coréens : malgré l'échec de Cho en finale et les chutes de Kim Kyung-Roul et de Choi Sung-Won dès les 16èmes de finales, l'armada coréenne a révélé des nouveaux talents tels Lee Chung-Bok ou Lee Seung-Jin qui ont brillamment remplacé leurs leaders et se sont fait connaitre auprès du public mondial. Par ailleurs, la moyenne générale des World Cups est de nouveau battue à Suwon avec 1.178 pour l'ensemble du tournoi, chaque année l'étape coréenne place la barre de plus en plus haut.
- Jérémy Bury : malgré une défaite en demi-finale face à Torbjörn Blomdahl, le Français a réussi une très bonne opération dans cette World Cup, engrangeant 30 points au ranking UMB ce qui conforte sa présence dans le très recherché Top 12 avec une 6ème place à un seul point de Merckx. Avec Zanetti, Yüksel et Horn à son tableau de chasse, Bury a réalisé un très bon parcours. Ses supporters attendent avec impatience le déclic qui le fera grimper plus haut que cette maudite 3ème marche du podium que le N°1 Français semble avoir du mal à dépasser dans les compétitions UMB.
- Ma Xuan-Cuong : après avoir fait trembler Dick Jaspers lors du Championnat du monde à Lima, le Vietnamien a réussi une remarquable performance, sortant successivement Caudron, Teran et Coklu avant de s'incliner avec les honneurs devant un Cho survolté devant son public. Joueur décontracté, souriant et au jeu très agréable à regarder, Ma va effectuer un grand bond en avant dans la hiérarchie mondiale et sera un des joueurs les plus surveillés dans les prochaines compétitions internationales.
- Antonio Ortiz Torrent : malgré sa défaite en 16èmes face à Kasidokostas, le jeune Espagnol de 23 ans, Champion d'Espagne en titre, a enthousiasmé le public en qualifications, signant au passage la meilleure moyenne particulière du tournoi en 2 sets. Comme ses compatriotes Palazon, Legazpi et les jeunes montants de l'école espagnole, Ortiz est maintenant une valeur sûre du billard international et sa progression sera suivie avec beaucoup d'attention.
Les stables →
- Kim Haeng-Jik : difficile pour le double Champion du monde Junior d'émerger à domicile parmi l'impressionnante armada coréenne. Brillant en qualifications, le jeune Kim est tombé avec les honneurs face à Horn en 16èmes de finale. C'est la seconde fois que l'espoir coréen parvient à intégrer le tableau final d'une World Cup, ce ne sera certainement pas la dernière.
- Daniel Sanchez, Dick Jaspers, Martin Horn, Filippos Kasidokostas : sans avoir marqué de leur empreinte cette World Cup, ces quatre habitués des podiums vont conserver à peu de chose près leur rang dans le ranking UMB. Sanchez perd toutefois sa place de leader de la Coupe du monde au profit de Blomdahl.
Les moins ↓
- Les Belges : sur 5 représentants dont 3 anciens champions du monde, on n'avait jamais vu une telle déroute chez les joueurs belges qui possèdent pourtant le plus beau palmarès du 3 bandes mondial. Dès les qualifications, Roland Forthomme et Eddy Leppens se faisaient sèchement sortir sans la moindre victoire puis Frédéric Caudron, Eddy Merckx et Jozef Philipoom disparaissaient du tableau dès le premier tour de la phase finale, du jamais vu! Certainement piqués au vif, nos voisins seront très remontés dans 3 semaines à Vienne avec le Superprestige qui se profile en guise d'entrainement.
- Les ténors : en plus de Caudron et Merckx, cette World Cup a causé une hécatombe chez les leaders mondiaux exceptés Blomdahl et Bury qui ont tiré leur épingle du jeu. Marco Zanetti, Choi Sung-Won et Kim Kyung-Roul disparaissaient dès les 16èmes de finale, une charette à comparer avec celle de l'édition de Matosinhos 2009.
- Les espoirs : Javier Palazon et Lüfti Cenet ont également raté le virage Coréen. Pourtant aux portes du Top 12, ces deux espoirs du billard mondial devront encore attendre avant d'aller bousculer les leaders mondiaux en tête du classement UMB.
Le prochain rendez-vous international aura donc lieu à Vienne en Autriche du 26 septembre au 2 octobre. Hélas pour l'équité du ranking mondial et de la Coupe du monde, bon nombre de joueurs de haut rang, surpris par la rapidité des inscriptions, sont restés sur le carreau tels les Vietnamiens Ma Xuan-Cuong, Duong Anh-Vu et Ly The-Vinh, les Coréens Kim Haeng-Jik et Kang In-Won, les Hollandais J.Paul de Bruijn, Therese Klompenhouwer et Glenn Hofman ainsi que les Français Jérôme Barbeillon et Jean Reverchon pour ne citer qu'eux. Un vrai problème sportif qui devra être pris à bras le corps par l'UMB afin de ne plus voir ces compétitions capitales amputées d'une importante partie de leurs acteurs principaux.
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